De la Culture et autres démons (Lyna Al Tabbal)
J'ai toujours préféré l'Humanitaire au culturel… Alors que mes amis à l'école se précipitaient au CCF j'avais d'autres occupations au local des guides du Liban ou au centre "501" de la Croix rouge libanais. Donc je n'ai pas vraiment de souvenirs du CCF.
Après avoir passé quelque 10 ans à Paris, et à peine rentrée, je découvre le CCF, situé au 1er étage du City Complex, en face de chez moi.
C'est toujours l'Humanitaire qui m'a poussée à frapper à la porte du CCF. Je commence donc dès Janvier 2008 à présenter un film par mois sur les droits de l'homme.
Le domaine culturel que couvre le CCF s'étend aussi aux droits sociaux, économiques et culturels, cités dans la Déclaration universelle des droits de l'homme : C'est ainsi qu'on peut constater comment l'Humanitaire fait partie du culturel.
Le Sommet mondial du développement social, qui a eu lieu en mars 1995 à Copenhague, a souligné que « les besoins humains fondamentaux sont étroitement liés les uns aux autres et concernent la nutrition, la santé, l'eau, l'assainissement, l'éducation, l'emploi, le logement et la participation à la vie culturelle et sociale ».
Ces 50 ans passés du CCF confirment "que la diversité culturelle et la quête du développement culturel par tous les peuples et par toutes les nations constituent une source d'enrichissement mutuel pour la vie culturelle de l'humanité" (1) . Toutes les conventions des droits de l'Homme reconnaissent la diversité culturelle ainsi que la protection et le rayonnement de la culture, et considèrent la participation à la vie sociale et culturelle parmi les besoins humains fondamentaux. N'oublions pas la culture de la Paix portant sur la prohibition de la guerre, la non violence et le dialogue entre les peuples.
Le CCF de Tripoli applique tous ces principes. Il assure l'Universalité de la culture. Ses différentes activités s'investissent dans la protection de la dignité Humaine, puisqu'elles expriment ce que vit l'être humain. A travers la Culture l'homme connaît l'humanité, et s'ouvre sur d'autres horizons. Les non-cultivés, eux, sont enfermés dans un enchaînement de privations des droits. C'est un cercle vicieux qui les empêche de nouer des liens véritables avec les autres hommes, d'être membres à part entière de la société.
Si on parle aujourd'hui de la diversité culturelle il faut absolument parler du détournement, de la confiscation répétée de la culture, de la globalisation de cette culture qui constitue aussi une violation des droits de l'homme. Et sur ce point il est difficile de dire aujourd'hui si la culture des droits de l'homme a progressé.
l'Universalité de la culture n'est pas assimilable au conformisme des idées, c'est un échange de sentiments sur des valeurs communes.
Certes, il y a une uniformisation culturelle qui sert la mondialisation dans son coté négatif, de nouvelles technologies uniformes se regroupent pour menacer cette diversité culturelle.
A cet instant dans le monde, des défenseurs de la Culture se battent pour l'idée d'exception culturelle. Le CCF de Tripoli fait parte de ces résistants en continuant à développer les échanges de connaissances et la compréhension des traditions culturelles et à favoriser l'exercice des droits de l'homme et encourager l'instauration de relations amicales stables entre les peuples et les nations à l'échelle mondiale.
(1)- A/RES/55/91. ONU, Assemblée générale, 26 février 2001.
Chef du départemant des droits de l'homme à l'université Jinan
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