Centre Culturel Français de Tripoli - Liban

Centre Culturel Français de Tripoli - Liban

Mémoires d’un bref passage à Tripoli (Michèle Arrellano)

Janvier 2009. Monsieur Horn, le directeur du Centre Culturel de Tripoli, est venu me chercher à l'aéroport de Beyrouth. Nous passons par El Mina, une grande avenue, des palmiers , des montagnes enneigées si proches qu'elles ont l'air de couper la route et voilà Trablous coincée entre mer et montagnes. Très vite nous arrivons au CCF. J'en ai connu beaucoup des CCF dans le monde: dans de grands immeubles, dans des villas, avec des terrasses, des patios, sous le soleil avec des cactus, dans la neige entourés de forêts, au bord de la mer, au bord d'une rivière , dans un centre commercial, c'est la première fois.

Une belle galerie marchande qui a dû être animée, plutôt tristounette aujourd'hui.( Il me faudra beaucoup de temps pour comprendre que, quelques mois avant, des affrontements faisaient encore des morts dans les rues de Tripoli. Les gens ne parlaient pas de la guerre, ils donnaient l'impression de vouloir vivre au maximum pour oublier ces années de douleur ) Aïe! des hommes en treillis, armés. Un frisson. Je n'ai pas l'habitude.(mais, j'intègrerai vite dans mon environnement, ces jeunes gens polis, discrets et vigilants) Nous entrons dans la médiathèque. Agréable surprise. Le lieu est chaleureux, bien équipé (je l'ai vérifié rayon par rayon),l'"accueil" est réel, Rima et Maribel, derrière leur sourire, montreront des qualités professionnelles lorsque nous travaillerons ensemble. Nous continuons notre visite, salles de classe, bureaux : Nicolas s'active derrière un grand bureau de ministre et Georges au standard prépare le courrier, m'offre mon premier café. Voilà donc le lieu et l'équipe avec qui je vais préparer mon expo.

Dès le lendemain, je commence à connaître des professeurs et des amis du CCF qui aident de leur mieux, c'est-à-dire avec le coeur, à dynamiser le Centre. Pendant trois semaines, ce seront des rencontres et des découvertes incessantes: jeunes artistes prometteurs, intellectuels et poètes, étudiants curieux, jeunes femmes de la société aisée spécialistes de la cuisine libanaise, avocate engagée, "guide" sachant partager l'amour de sa ville, professeurs et leur université musulmane ouverte et tolérante, jeunes de la diaspora revenus investir ( même dans une galerie d'art!), 450 enfants et leurs accompagnateurs, venus d'écoles très différentes voir et participer à la présentation des expositions , et à tous les autres : merci pour ces moments partagés.

Le temps passe trop vite bien sûr, c'est évident, et derrière le mot "départ" on entend, en sourdine, le mot "retour".

La semaine dernière à Paris, le marchand de journaux libanais à qui je disais" TRIPOLI" a évoqué tout de suite les pâtisseries avec détails pendant que des noms défilaient dans ma tête: Leyla, Lyna, Aïda, Sana, Zahida, Elias, Ahmad, Shahed, Mazen, Balssam, Emma, Bahaa, Hala, Nabil, Elissar, Yasmine, Maher, Rima, Dilala, Maribel, Rima, Georges, Nicolas, Robert...."

 

Michèle Arrellano

Artiste Plasticienne



07/12/2009
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